Sainte Faustine (1905-1938)
« Je sens bien que ma mission ne s’arrêtera pas à ma mort mais qu’elle ne fera que commencer. O âmes qui doutez, je soulèverai le voile du Ciel pour vous convaincre de la bonté de Dieu (…) Dieu est Amour et Miséricorde. »
(Petit Journal 281)
Sainte Faustine est née le 25 août 1905 dans le village de Glogowiec, dans les environs de Lodz, en Pologne. Troisième des dix enfants de Marianne et Stanislas Kowalski, elle reçoit au baptême le prénom d’Hélène. Son éducation à l’école ne dure que trois ans, faute de moyens financiers et, à seize ans, elle commence à travailler comme domestique.
Dès l’âge de sept ans, elle sent un appel à la vie religieuse. C’est à cet âge-là qu’elle entend pour la première fois la voix de Dieu dans son âme « c’est-à-dire l’invitation à une vie plus parfaite. » (Petit Journal, 7) Depuis sa prime enfance, Faustine désire devenir une grande sainte : « Tu sais, Seigneur, que depuis ma prime enfance je désirais devenir une grande sainte c’est-à-dire t’aimer comme personne ne t’a jamais aimé. Je voudrais crier au monde entier : aimez Dieu car Il est bon et grande est sa Miséricorde.» (Petit Journal 1372)
A l’âge de 18 ans, elle demande à ses parents la permission d’entrer au couvent. Ses parents refusent catégoriquement car ils n’ont pas de moyens financiers pour payer la dot demandée par les congrégations religieuses.
Elle se résigne et essaie de vivre comme tout le monde mais « son âme ne trouvait contentement en rien » (PJ 8) Un dimanche, elle se rend au bal. Elle s’en souvient ainsi dans le Petit Journal : « Pendant que tous s’amusaient de leur mieux, mon âme éprouvait des tourments intérieurs. Au moment où je commençais à danser, j’ai soudain vu Jésus à côté de moi, Jésus supplicié, dépouillé de ses vêtements, tout couvert de plaies, qui m’a dit ces paroles : « Jusqu’à quand vais-je te supporter et jusqu’à quand vas-tu me faire attendre ? » Aussitôt la charmante musique s’est arrêté pour moi, la compagnie dans laquelle je me trouvais a disparu de mes yeux, il n’y avait plus que Jésus et moi. » (PJ 9)
Après avoir frappé aux portes de différents couvents, elle est acceptée dans la Congrégation des Sœurs de Notre-Dame de la Miséricorde à Varsovie mais doit travailler encore pendant un an comme domestique pour amasser l’argent de sa dot. Ella a vingt ans au moment de son entrée au couvent et reçoit, à sa prise d’habit, le nom de Sœur Marie Faustine.
Durant ses 13 ans de vie religieuse, elle remplit les modestes charges de cuisinière, jardinière et sœur portière dans les diverses maisons de la congrégation (Varsovie, Plock, Vilnius , Cracovie). Sa vie, très simple en apparence, cache une grande richesse d’union avec Dieu. Comme beaucoup de saints, elle vécut la nuit de la foi, porta des stigmates invisibles et eut le don de bilocation. A la demande de son directeur spirituel, le bienheureux Père Michel Sopocko, Sainte Faustine écrit Le Petit Journal. Dans cet ouvrage, elle décrit ses expériences mystiques et précise les demandes faites par le Seigneur.
Le Seigneur Jésus a confié à Sainte Faustine une grande mission : rappeler au monde son Amour Miséricordieux : « Ma Fille, dis que je suis l’Amour et la Miséricorde en personne » , demandera Jésus à Soeur Faustine. Il lui dira : « L’humanité n’aura pas de paix tant qu’elle ne s’adressera pas avec confiance à la Divine Miséricorde. » Par l’intermédiaire de sainte Faustine, le Seigneur offre au monde entier des moyens et des prières pour vénérer davantage la Miséricorde Divine (cf. p. 75). Mais Il dit à sainte Faustine qu’il faut surtout avoir confiance en Dieu et aimer son prochain.
Jésus lui a dit qu’Il désirait que le monde entier connaisse sa Miséricorde (PJ 687), qu’elle était la secrétaire de sa Miséricorde et qu’elle resterait pour l’éternité devant son trône comme témoin vivant de sa Miséricorde (PJ 1605).
Le Seigneur lui disait qu’elle préparerait le monde à Son ultime venue (PJ 429).
Sœur Faustine, le corps ravagé par la tuberculose et les souffrances, offertes pour la conversion des pécheurs, meurt en odeur de sainteté le 5 octobre 1938 à Cracovie, âgée de 33 ans à peine. Quelques temps avant sa mort, le Père Michel Sopocko lui avait rendu visite à l’hôpital, puis dans sa cellule au couvent. Il l’avait vue en extase :
« Une fois, j’ai vu sœur Faustine en extase. C’était le 2 septembre 1938 lorsque je lui ai rendu visite à l’hôpital de Pradnik. Sorti de sa chambre, je me suis rappelé que je devais lui remettre quelques dizaines d’exemplaires, imprimés à Cracovie, des prières qu’elle avait composées (neuvaine, litanies, chapelet) sur la Miséricorde Divine. Je suis donc retourné pour les lui remettre. Quand j’ai ouvert la porte de sa chambre, je l’ai vue plongée dans la prière, dans une position assise mais presque suspendue au-dessus du lit. Son regard était fixé sur un objet invisible, ses prunelles légèrement dilatées. Elle n’avait pas remarqué que j’étais entré. Ne voulant pas la déranger, je m’apprêtais à sortir, mais, peu après, quand elle revint à elle, elle me demanda de l’excuser de n’avoir ni entendu qu’on frappait à la porte, ni vu que j’étais entré. Je lui remis ces prières et la saluai ; elle m’a dit „ Au revoir au Ciel ! ” Lorsque, ensuite, (…) je lui ai rendu visite pour la dernière fois à Lagiewniki, elle ne voulait plus ou plutôt ne pouvait pas me parler car, a-t-elle dit : « Je suis occupée par mon union avec Dieu ». Effectivement, elle donnait l’impression d’un être surnaturel. (…) Le 25 septembre 1938 Faustine a prédit qu’elle allait mourir dix jours plus tard. En effet, après mon retour à Vilnius, j’ai reçu une dépêche indiquant que le 5 octobre 1938 elle s’était endormie dans le Seigneur. Je suis fortement convaincu de sa sainteté. Elle m’a promis de m’aider du haut du ciel.»
Le premier dimanche après Pâques, le 18 avril 1993, le pape Jean-Paul II l’a proclamée Bienheureuse. Sept ans plus tard, le 30 avril 2000, le premier dimanche après Pâques, le Pape canonise Sœur Faustine et institue, le jour même, la Fête de la Miséricorde Divine. A cette occasion, il dira :
« Et toi, Faustine, don de Dieu à notre temps, obtiens-nous de percevoir la profondeur de la Miséricorde divine, aide-nous à en faire l’expérience vivante et à en témoigner à nos frères. Que ton message de lumière et d’espérance se diffuse dans le monde entier, pousse les pécheurs à la conversion, dissipe les rivalités et les haines, incite les hommes et les nations à la pratique de la fraternité. Aujourd’hui, en tournant le regard avec toi vers le visage du Christ ressuscité, nous faisons nôtre ta prière d’abandon confiant et nous disons avec une ferme espérance:
Jésus, j’ai confiance en Toi! »
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