Bienheureux Michel Sopocko
(1888-1975)
“Voici l’aide visible pour toi sur terre. Il va t’aider à accomplir ma volonté sur la terre”
(Petit Journal, 53).
Docteur en théologie. A partir de 1933, il a été directeur spirituel et confesseur de Sainte Faustine. C’est grâce à ses efforts qu’ont été menés à bien à Vilnius la réalisation du premier tableau de Jésus Miséricordieux, l’exposition de ce tableau à la vénération publique, la diffusion du chapelet de la Miséricorde Divine, le lancement des démarches en vue d’établir la fête de la Miséricorde Divine, ainsi que la fondation de la congrégation des Sœurs de Jésus Miséricordieux.[1] Il traversa beaucoup d’épreuves et souffrit beaucoup pour cette œuvre. Il proposa la Miséricorde Divine pour combattre les misères du monde contemporain, lesdéceptions, les découragements, les faiblesses et les échecs. Il disait : « L’évangile ne consiste pas à proclamer que les pécheurs doivent devenir bons, mais que Dieu est bon pour les pécheurs». C’est également lui qui a recommandé à Sainte Faustine d’écrire le Petit Journal.
Michel Sopocko est né dans une famille noble, le 1er novembre 1888 à Jurewszczyzna (actuellement Lituanie). Très jeune, il manifesta une ardente piété et le désir de se consacrer au service de Dieu dans le sacerdoce. Il fut ordonné prêtre en 1914.
Il exerça différents ministères : il fut aumônier à l’hôpital militaire, puis au camp deformation pour officiers à Varsovie, responsable de la pastorale pour les militaires dans la région de Vilnius,directeur spirituel au séminaire de Vilnius et responsable à la faculté de théologie pastorale. En 1926, il soutint sa thèse en théologie morale, puis quelques années plus tard, lathèse d’habilitation en matière d’éducation spirituelle.Il enseigna, à l’Université d’Etienne Batory à Vilnius, l’histoire de la philosophie, la pédagogie, l’homilétique (cours de prédication d’homélies) et la catéchèse.
En 1932, il devient confesseur des sœurs de la congrégation de Notre-Dame de la Miséricorde à Vilnius. C’est là qu’il rencontre sœur Faustine Kowalska. Il en parle ainsi dans ses souvenirs :
« J’ai rencontré S. Faustine en 1933. Elle m’a immédiatement dit qu’elle me connaissait depuis longtemps et que je devais être son directeur spirituel et parler au monde de la Miséricorde Divine. Je n’ai attaché aucune importance à ce qu’elle m’a dit et je ne le prenais pas au sérieux. (…) j’ai demandé de faire analyser sa santé psychique et physique. Après avoir reçu des réponses en sa faveur, à tous égards, je continuais, malgré tout, à rester attentif. (…) »[2]
Sainte Faustine lui confie les demandes de Jésus dans ses apparitions : la réalisation du tableau de Jésus Miséricordieux, l’institution de la fête de la Miséricorde Divine le premier dimanche après Pâques et la fondation d’une nouvelle congrégation religieuse : Congrégation des Sœurs de Jésus Miséricordieux.
Sœur Faustine quitte Vilnius en mars 1936. Le père Sopocko, tout en restant en contact épistolaire avec elle, continue ses recherches sur les fondements théologiques de l’attribut de la Miséricorde, pour instituer la fête de la Miséricorde Divine demandée dans les révélations en s’appuyant sur l’enseignement de l’Eglise. Après la guerre, Vilnius avec toute la Lituanie a été rattachée à l’U.R.S.S. Il quitte donc Vilnius et se rend à Bialystok, en Pologne, où il est appelé par Mgr Jalbrzykowski.
Auteur de différents ouvrages sur la Miséricorde Divine dont La Miséricorde de Dieu dans Ses œuvres (4 volumes), lepère Sopocko propagea les prières à la Miséricorde Divine aussi bien en Pologne qu’à l’étranger (Etats-Unis, Angleterre, France). Il donnait également des conférences.
Le Seigneur dit à sainte Faustine que l’abbé Sopocko était un prêtre selon son Cœur et que ses efforts lui étaient agréables. « Par lui, disait Jésus, il m’a plu de faire connaitre la vénération envers ma Miséricorde. » (Petit Journal, 1256) A propos des épreuves traversées par le Père Sopocko, le Seigneur disait à sainte Faustine qu’Il se comportait ainsi avec lui pour prouver que cette œuvre était de Dieu. Il ne fallait pas qu’il ait peur, car le Seigneur veillait sur lui nuit et jour. «Il y aura autant de fleurons dans sa couronne que d’âmes sauvées par ma Miséricorde. Je récompense non pas le succès du travail, mais la souffrance.» (Petit Journal, 90)
Extrait de Mes souvenirs de Sœur Faustine Kowalska : [3]
« Il y a des vérités dont on entend souvent parler, mais que l’on ne comprend pas. Il en a été de même pour moi en ce qui concerne la vérité sur la Miséricorde Divine. J’ai tant de fois mentionné cette vérité dans mes homélies, je l’ai souvent répétée dans les prières de l’Eglise, particulièrement dans les psaumes, et pourtant je ne comprenais pas la signification de cette vérité, je n’entrais pas dans son contenu, à savoir que la Miséricorde Divine était un attribut suprême de l’action de Dieu à l’extérieur. Il a fallu qu’une simple religieuse, Soeur Faustine, guidée par une intuition, m’en parle. Tout au début, j’ai douté, je me suis posé des questions, et ce n’est que quelques années plus tard que j’ai compris l’importance de cette œuvre, et que j’ai été convaincu de l’efficacité de ce culte vivifiant et ancien, certes, mais négligé et nécessitant donc d’être renouvelé à notre époque. C’est avec une grande joie que j’ai trouvé le terme «Miséricorde » chez saint Fulgence, saint Ildefonse, et surtout chez saint Thomas d’Aquin et saint Augustin. Ce dernier, en expliquant les psaumes, s’est longuement attardé sur la Miséricorde Divine qu’il appelait «le plus grand attribut de Dieu ». (…)
« L’intuition d’une simple religieuse, connaissant à peine le catéchisme, dans des choses aussi subtiles, aussi justes, et qui correspondent si bien à la psychologie de la société d’aujourd’hui, ne peut s’expliquer autrement que par une illumination et une action surnaturelle. Nombre de théologiens, après de longues études, ne sauraient pas résoudre ces difficultés aussi justement que l’a fait Sœur Faustine. »
La confiance en la Miséricorde Divine, la propagation du culte de cette Miséricorde, et le fait de lui consacrer toutes mes pensées, paroles et actions, sans l’ombre d’une recherche de ma propre gloire, sont devenus le fondement essentiel de ma vie avec l’aide de cette Miséricorde incommensurable.»
Le Père Michel Sopocko est décédé le 15 février 1975. Il a été béatifié le 28 septembre 2008. Le 15 février est aussi la fête de saint Claude La Colombière, directeur spirituel de sainte Marguerite-Marie et de Saint Faustin, patron de Sainte Faustine.
[1]Faustine, apôtre de la Miséricorde, Jan Grzegorczyk, Ed. du Cerf, voir aussi site internet : www.faustine-message.com
[2] Bienheureux Michel Sopocko, Editions Téqui, 2008
[3] Bienheureux Michel Sopocko, Mes souvenirs de Sœur Faustine Kowalska, Editions Téqui, 2008